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216 LE DOCTEUR MORICE « Morice, surtout, c'est à Lyon qu'il faut venir, pour « étudier la faune encore peu connue de l'extrême « Orient. » •. Envoyé à Qui-Nhon, poste éloigné situé sur les fron- tières du Tong-King, le docteur Morice, dans une ex- . cursion qu'il fit à quelques kilomètres de cette station, découvrit les restes d'une ancienne cité Cambodgienne et parmi ces ruines, il remarqua huit monuments cou- verts de sculptures allégoriques du plus grand intérêt archéologique. Cinq de ces monuments étaient debout, les trois autres renversés ; Morice n'eut pas de peine à reconnaître dans ces précieux débris, des restes de l'an- tique civilisation Khmer ; comme à Angcor-Wat, ces mo- numents ont été taillés dans un grès granitique verdâtre, avec quelques points tirant sur le rouge ; ces pierres sont très-lourdes et d'une dureté à rayer et user le fer aussi bien qu'une lime d'acier. Morice, toujours emporté par son enthousiasme et son patriotisme, résolut aussitôt d'enrichir les musées- de son pays de ces splendides épaves d'un art presque igno- ré, et sans calculer d'avance les difficultés d'une telle en- treprise, il se mit résolument à l'œuvre, luttant journel- lement contre l'indifférence des uns et contre le mauvais vouloir des autres. Il fallut plus d'une fois qu'il arrachât la pioche des mains des travailleurs, et en imposât par son attitude ferme et résolue à ces populations presque sauvages. Trente caisses furent dirigées sur la France, vingt- deux sur le Mèi-Kong, et huit sur un autre bâtiment. Cette expédition terminée, Morice, brisé par la fatigue et l'anémie, revint à Saigon. Un commencement d'affec- tion pulmonaire aiguë l'obligea de s'aliter ; c'est à ce moment où il avait besoin de tant de soins et de mena-