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LE DOCTEUR MORICE 217 gements, qu'il apprit le naufrage du Meï-Kong, qui eut lieu le 21 juin 1877, au cap Gardafui. L'annonce de ce désastre fut, pour le docteur Morice, un coup de foudre dont il ne devait plus se relever, sa maladie empira ; ses lettres désespérées, où il déplorait la perte de ces magnifiques bas-reliefs, dont le trans- port à travers les marécages cochinchinois, lui avait coûté la santé, prouvèrent bien a ses amis qu'il n'avait plus la force de Continuer la tâche qu'il s'était imposée, ni même celle de se consoler de la perte qu'il venait défaire. Tous les ressorts de son organisme étaient- brisés. Son rapatriement fut donc décidé, et après une traversée pénible pour l'infortune' savant, qui voyait- ses rêves d'a- venir s'évanouir sans espoir de retour, on le débarqua à Marseille, v«rs la fin de septembre, puis on le dirigea sur l'hospice de Saint-Mandrier, à Toulon. Son ami, le doc- teur Louis Jullien, accourut lui apporter les consolations de l'amitié ; mais ses jours étaient comptés, Morice, en- tièrement épuisé par la souffrance, ne se faisait aucune illusion sur sa position, il regrettait de disparaître si jeune et de n'avoir pas assez fait pour la science. Il expira le 19 octobre 1877. Sa famille fit rapporter ses restes, et ils sont inhumés dans le cimetière d'Ecully, près Lyon. Le docteur Morice ( Jean-Claude-Albert ), s'est fait remarquer par ses travaux sur l'histoire naturelle, sur la linguistique, et sur les sciences médicales. Si l'on juge de ce qu'il aurait fait, par ce qu'il a produit dans sa trop courte existence, nul doute qu'il aurait reculé les limites de la science. Son nom, gravé sur les tables des donateurs de notre Muséum, prouvera son amour pour la ville de Lyon. Qu'il nous soit permis, après avoir rappelé ses titres