page suivante »
LE SALON DE 1878 143 VI Les Paysagistes : MM. Allemand, George, Dallemagne, Chevalier, Lortet, Castan. Ponthus-Cinier, Maniquet, St-Cyr-Girier, Langerock, Appian, Girardon, Roman, etc. Ils sont nombreux : leurs œuvres le sont plus encore. Ah ! je n'en suis pas surpris ! -Ksi-il une existence plus délicieuse au monde que celle du paysagiste? Partir avant le jour, savourer l'air frais et parfumé du matin, travailler au milieu des champs scintillants de rosée, se reposer avec les paysans, partager leur repas, entendre leurs chansons, et rentrer après le coucher du soleil, avec une étude de plus sur le dos, et de la lumière, de la cou- leur enchanteresse dans la tête pour remplir les rêves les plus éblouissants de la nuit. Voilà ce que j'ai toujours envié, regretté,.... Qu'on ne vienne pas après cela me parler de rhumatismes ! On en prend à de moins nobles travaux. MM. Allemand, ils sont deux, ont une connaissance vraie de la nature : le père, dans Après l'orage et le Rhône, le fils, dans Les chênes de Saint-Julien en novembre et l'Effet du matin en avril, témoignent d'un Jsentiment mélancolique, d'un cachet d'originalité bien sincère. La Vallée de Rossillon de M. George porte la preuve des énormes progrès accomplis par cet artiste. D'amateur qu'il était et d'amateur fantaisiste, il deviendra un mat* tre. Mais encore, il y a des inégalités dans son talent et des lacunes dans son tableau. Les premiers plans sont un peu de convention, les rochers sont en carton peint, le fond à gauche est confus. Mais j'admire sans réserve le groupe d'arbres qui occupent le milieu de la toile, la couleur,