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                     LE SALON DE 1878                     141

   M. Luminais est un classique de talent qui expose à
Lyon depuis de longues années. Les Parlementaires et
Brunehaut valent ses précédentes œuvres. Cependant, au
milieu des bigarrures, des débauches de couleur qui en-
vahissent les salles d'Exposition, j"e trouve une toile, une
seule, qui, par sa composition, son style et son caractère
appartient entièrement à l'école spiritualiste d'Hippolyte
Flandrin, j'ai nommé le tableau de M. Jacques Pilliard,
contemporain de mon père et formé comme lui à l'école
du maître. Cet artiste qui n'a jamais pu se décider à quit-
ter Rome après y avoir subi l'enthousiasme du beau,
devait nous envoyer un sujet d'histoire romaine. La
couleur est celle delà fresque, et pourtant elle suffit à ani-
mer le tableau. Le dessin, l'expression des figures, l'élé-
vation de l'idée se recommandent d'autant plus que ces
mérites deviennent plus rares et que la grande peinture
exige plus que jamais l'amour de l'art pour lui-même.

                              V

Les portraitistes : MM. Loubet, Scohy, Faivre-Duffer, Léon
  Terrier, Wuillermet, Faure, Raynaud; Mmei Elisa Kock,
  Condamin, Chaîne-Olivier, du Rourre, Jeanne Toran.
Après les portraits de M. de la Brély dont j'ai parlé plus
haut, le salon ne manque pas d'Å“uvres de valeur, quoi-
que d'un rang moins élevé. D'ailleurs, on n'a pas toujours
le choix de son modèle. Ainsi, le portrait de jeune fille,
exposé par M. Loubet, serait probablement plus remar-
qué si la tête n'était un peu insignifiante, les tons gris
sont fort habilement gradués.
   M. Scohy, un de nos compatriotes d'avenir que je vous
présente, fait ses débuts d'une façon peu ordinaires avec
une excellente toile ; la pose du jeune homme, les mains