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440                   LE SALON DE 1878

est d'un travail très-remarquable ; la couleur, qui était
déjà l'année dernière la qualité saillante de cet artiste
lyonnais, s'affirme cette fois d'une manière décisive.
Quoique les tendances et le succès soient à la couleur,
tous les artistes n'atteignent pas du premier coup le point
voulu, témoin M. Détanger : son Incrédulité de saint
 Thomas, qui n'est pas d'ailleurs une composition bien sa-
tisfaisante, pêche surtout par la crudité des tons ; il faut
pourtant savoir gré à cet artiste d'avoir abordé courageu-
sement les sujets élevés.
   La femme blonde de M. Legras, désignée au livret
sous le titre de Marie-Madeleine au pied de la Croix, l'En-
fant prodigue as M. Winter et le Tableau as M. Léger-
Chérelle sont des œuvres consciencieuses et travaillées.
Mais, M. Léger-Chérelle a-t-il voulu faire une question
bulgare ? La mienne du moins n'a rien que de très-na-
tarel, je lis comme tout le monde dans le livret : Mar-
tyre de saint Irénée, et mes yeux me font voir une femme
à laquelle la nature n'a rien refusé... Sans faire à l'artiste
fqrt habile du reste, l'affront de penser qn'il a pris pour
une sainte l'illustre évêque de Lyon, je confesse que je
n'ai pas deviné.
   Louis XI en prière, de M. Gide, est plutôt un tableau
de genre qu'une peinture d'histoire. M. Protais avec ses
petits soldats se tient aussi dans un genre mixte dont il
s'est fait une spécialité. Eh bien, malgré la finesse et
l'esprit souvent remarqué de ses figures, ses toiles me
laissent complètement froid. Il aie défaut de ses qualités ;
ces petits hommes si réussis ne forment pasun tableau d'en-
semble . Vous aurez beau désigner cela sous la rubrique :
Passage de rivière, vous n'empêcherez pas que ces régi-
ments ne soient immobiles comme, les arbres qui forment
un si joli fond de scène et qui attirent plus mon attention
que le sujet principal.