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LE SALON DE 1878 139 dessin bien correct, l'ensemble du tableau offre une har- monie, une magie vraiment orientale. Au contraire, La Récolte du varech à la marée montante, par M. Le Bihan, qui vise à la sincérité, est d'un aspect terne et froid. Le ciel est d'encre, les personnages assez bien dessinés man- quent de relief ; en somme, la toile me paraît en dispro- portion avec le sujet, qui ne donne pas une idée des luttes que les habitants des côtes livrent chaque jour con- tre la mer, leur ennemie et à la fois leur richesse. Revenons au genre intime. Très-comiques les Chanoines au lutrin de M. Brispot, et très-vrai Y atelier de forgerons de M. G'sell, qui est pris sur nature et scrupuleusement fouillé, comme aussi les Intérieurs exposés par M. Verse- puy. Les Poules autour d'une cage de M. Defaux sont charmantes et très-délicatement peintes. L'entrée à l'hôpital de M. Frère nous donne une note triste et touchante qui est toujours sentie et appréciée du public ; le cocher de fiacre avec son cheval fourbu, le fau- bourg brumeux et désert, la jeune ouvrière qui remplit un filial et douloureux devoir, tout cela est juste et simple- ment rendu. L'homme est en mer de M\ Barrias. Que sera-t-il? (Une mère et son enfant) de M. Jules Salles, sont des études sérieuses bien qu'un peu banales. Quant à M. Landelle, il a toujours la spécialité des Mauresques aux yeux ha- g'ards et des haillons noblement drapés ; ses toiles et son mérite sont bien connus. J'arrive ainsi pap une transition naturelle aux peintures d'un g-enre plus académique ou d'un caractère exclusivement historique. IV MM. de Bèlair, Léger-Chérelle, Legras, Détanger, Gide, Winter, Luminais, Protais, Pillard. Le David de M. de Bélair, quelque étrange qu'il soit,