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LE SALON DE 1878 137 Mais, pour montrer que ce n'est pas un parti pris de ma part, je veux dire tout le bien possible du tableau de M. Vander-Quderaa, Chez un ciseleur anversois au XVIe siècle. Le fiancé à barbe rousse fait peut-être un peu trop repoussoir ; car la fiancée aurait été jolie même auprès d'un beau garçon ; oui, jolie, brune, gracieuse et admira- blement peinte. Les costumes et les détails sont d'un goût parfait et d'un fini qu'on ne saurait trop admirer. III MM. Baron, A. de Boucherville, Pomey, De Granchamp, Martin, Brillou'n ; — MM. Lenoir, Chataud, Le Bihan ; — Frère, Leleux, Brispot; — G'sell, Versepuy, Defaux; — Barrias, Landelle, Jules Salles. M. de Boucheville ne donne pas ce qu'il promettait. Il en est, comme M. Baron, aux Déjeuner sur l'herbe et aux Parties champêtres. Est-ce du Watteau ? Je vois bien un bonhomme à perruque et en culottes courtes —qui, entre parenthèses, ne se tient pas droit : le verre qu'il a dans la main n'en est point la cause, c'est le raccourci qui est manqué. Mais les dames et les jeunes filles qui sont éten- dues sur le g*azon appartiennent fort bien au XIXe siècle et sont copiées sur les gravures de la Mode Illustrée. Ce tableau n'est donc qu'un maladroit pastiche, où l'on ne retrouve que bien peu des qualités qu'annonçaient les premières œuvres de l'auteur. Le tableau de M. Pomey Avant le salon renferme des qualités sérieuses d'exécu- tion ; les détails sont bons, presque trop minutieux ; mais décidément les costumes modernes sont difficiles à récon- cilier avec l'art. Il y a fort peu d'artistes qui sachent leur donner une pose naturelle. M. de Granchamp ne manque pas de talent; c'est un