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LE SALON DE 4878 135 II MM. Pabst, Gilbert, d'Àpvril, Bail, Comte, Vander-Ouderaa. Depuis la guerre, les artistes et les photographes ont abusé du type de l'Alsacienne, pour en faire la personnifi- cation douleureuse, mais souvent prétentieuse, des pro- vinces que nous avons perdues. Les A Isaciennes de M. Pabst, qui est né dans le Haut-Rhin, ne visent point à l'allégorie et n'en sont que plus vraies. Rien de simple et de naïf comme ces deux petites toiles : gracieux visages déjeunes filles, costume traditionnel, poses ingénues. Le n° 421 surtout, celui où les deux sœurs feuillettent un album est presque un chef-d'œuvre ; la vérité et la sobriété des accessoires.le rouet, les vases de fleurs sur la fenêtre aux petits carreaux, tout cela est bien intime et j'envie l'heureux acquéreur. C'est à dessein que je ne place M. Comte qu'après son élève. La Nièce de Don Quichotte, malgré la perfection de toutes ces armures et de tout ce noble bric-à -brac dont elle est entourée, n'a pas le charme des tableaux de M, Pabst. L'autre envoi de M. Comte (n° 149) est affecté de couleurs et d'expression ; qu'est-ce que signifient ces cous- sins, bleu, rose et blanc sur lequels s'appuie sa joueuse de cartes ? Comme je préfère le Marchand de marrons de M. Gil- bert ! Que peut-on voir de plus exact et de plus sincère ? Le bonhomme avec son bonnet enfoncé sur les yeux et son air bourru est pris sur nature ; il parle du malheur des temps, du froid et de tout ce qu'on peut dire en enve- loppant un cent de marrons bien chauds ; la petite ména- gère en toilette du matin n'est pas moins parfaite. — Les