Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
 136                   LE SALON DE 1 8 7 8

   mêmes éloges peuvent s'adresser au n° 249: la jeune
   femme qui rince des bouteilles. Et remarquez bien que
  M. Gilbert, avec cette sincérité frappante, n'est point un
  réaliste. Presque toutes ses figures sont gracieuses ou
  spirituelles et le détail n'occupe que la place suffisante.
      M. d'Apvril continue aussi à faire de la peinture saine,
  vigoureuse et debonaloi, de la peinture bien personnelle,
  mais un peu nuageuse, un peu flou. J'aime cent fois mieux
  cette manière que ces toiles peintes au microscope, dont
  le nombre s'accroît à chaque exposition. VEcole des frè-
  res et leMoniteur (19-20) sont bonnes et sans prétention;
 je mets toutefois bien au-dessus La première Prière, qui
  est animée d'une pensée forte ; la tête du vieillard et celle
  de l'enfant rapprochées forment un délicieux contraste.
     Quant a M. Bail, il est sorti de ses intérieurs de cui-
  sines, et il a bien fait. Son Enfant au raisin (n° 28),
 toile d'assez grande dimension, est assurément une des
 belles œuvres du salon ; la figure est pétillante d'esprit et
 de malice ; l'artiste a conservé l'exactitude qu'il apportait
 dans l'exécution de ses natures mortes ; il lui reste à se
 défaire d'une certaine raideur dans les étoffes, qui n'est
 pas la même chose que la vigueur. En somme, M. Antoine
 Bail a voulu s'élever et il a réussi; combien de peintres
 de talent qui devraient l'imiter !
     Le genre hollandais a toujours ses adeptes, mais il faut
 qu'il reste dans les limites du vrai : ainsi, j'ai rarement
vu quelque chose de plus agaçant que l'intérieur Empire
exposé par M. Vandenkerkhove; vous voyez, au fond
d'une armoire vitrée, des faïences et des cristaux qui ont
le même relief que ceux qui se trouvent sur la table au
premier plan ; sur le dos d'une femme, les fleurs d'un
fichu qui ont la même valeur de tons que si elles étaient
dans un bouquet.