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                 LE TÈNEMENT DE THUNES               107

mêmes réservoirs. Donc, sans crainte de trop nous
aventurer, nous oserons dire que l'appellatif de Thunes
est, dans nos dialectes provinciaux, de tout point sem-
blable à celui de réservoirs, de citernes.
   Le peuple est toujours très»ingénieux, toujours heu-
reusement inspiré dans le choix d'une dénomination
typique. Un souvenir lointain, un fait historique, un
aspect pittoresque, un monument conservé ou détruit,
sont pour'lui autant d'éléments naturels propres à im-
poser un nom à une localité.
   Or, ces ruines frappèrent de bonne heure ses yeux et
son imagination ; il n'en fallut pas davantage pour que
le nom de Thunes devînt le nom de ce plateau, absolu-
ment comme celui de Fourvière rappelle le Forum de
Trajan, celui de Canabis un souvenir des Canabœ gau-
loises, celui de la Chana le canal qui sillonne cette
montée, celui de Trion la forme du territoire, etc.
   Aujourd'hui, comment notre peuple appelle-t-il le
bassin supérieur que la Compagnie générale des Eaux a
établi sur la balme de Saint-Clair, au-dessus du Fau-
bourg de Bresse, pour les besoins de la ville basse ? Il
le nomme le Réservoir. Dans l'ancienne langue, il l'au-
rait appelé la G-erle, comme le font les habitants
de Brignais et de Soucieu pour désigner le réservoir
de chasse de l'aqueduc du Garon ; la Tine ou la Tune,
comme on fait en d'autres lieux pour un bassin quel-
conque.
   Les travaux entrepris à Saint- Clair, par cette compa-
gnie, pour le service des Eaux ont, sous plus d'un rap-
port, une certaine ressemblance avec ceux des Romains
à Fourvière et aux Thunes. De part et d'autre, on a dû
rechercher les moyens d'abreuver deux parties distinc-
tes de la cité. Le système des syphons a été maintenu,