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CHRONIQUE LOCALE 7b reur général à Riom, à Chambéry et à Nancy. Il apporta, dans les divers postes qu'il occupa, un esprit ferme, droit et conciliant, qui sut le faire regretter par ses collaborateurs. — On s'est beaucoup préoccupé, ce mois-ci, d'un globe ter- restre, de deux mètres de diamètre, qui orne la bibliothè- que de la ville de Lyon, et grâce auquel, depuis 1701, on n'a- vait plus à signaler aucune lacune topographique dans cette Afrique équatoriale, qui, disait naguère la Revue de France, offre des vides inconnus, immenses, des déserts de 1200 kilo- mètres au sein desquels on n'avait jamais pénétré. Non, ces lacunes n'existent pas, il y a des siècles que les missionnaires les ont comblées et, pour ne parler que des européens, il y a quatre cents ans que les Jésuites français et portugais connaissaient toutes ces magnifiques contrées, qu'ils en avaient levé des plans et dressé des cartes. Nous en avons la preuve palpable sous les yeux. Notre globe porte cette indication qui date de près de deux siècles, que c'est sur l'ordre du Révérend père Placide, de Saint-Amour, principal du couvent du tiers-ordre de Saint- François de la Guillotière, et du Révérend père Chrispinien, de Toulon, gardien de cet ordre et d'après le Révérend père Riccioli et l'Académie royale de Lyon que notre mappemonde a été dressée par les Révérends pères Grégoire et Bonaven- ture. Mais si ces humbles religieux ont accompli ce prodigieux travail avant les travaux et les livres des Burton, Speke, Stanley, Livingstone, Caméron, il fallait donc que cette par- tie de l'Afrique où se trouvent les grands lacs, les sources du Nil, du Congo, et du Zambèze, les monts el Kamar, les profondes forêts de J'Equateur et ce pays si riche et si fertile qu'habitent tant de millions d'hommes, ne fût pas aussi inconnue que notre paresse, notre indifférence et notre oubli voudraient le faire croire en célébrant comme des inventeurs les intrépides voyageurs qui ont, à travers mille dangers et mille peines,retrouvé des royaumes,des villes et des provinces que cependant ils n'ont point du tout découverts pour la pre- mière fois. D'ailleurs, les savantes leçons de M. Berlioux, pro- fesseur à la Faculté des Lettres, ne laissent aucun doute sur ce fait que l'intérieur de l'Afrique était connu des Euro- péens au moins dès le XVI e siècle ; que les lacs et les fleu- ves des contrées équatoriales avaient été vus, parcourus et décrits par les Jésuites, les Dominicains et les Capucins qui avaient alors évangélisé ces contrées ; que ces hardis religieux y ont laissé des traces que l'on retrouve encore ; enfin, qu'un livre qui va prochainement paraître rendra