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100 LE PONT DE LA BOUCLE le danger des ponts suspendus, l'inconvénient des ponts en bois, la pénurie du trésor municipal qui ne permettait pas de faire une pareille dépense, et surtout la prétendue impossibilité de suppléer à cette disette financière, par une concession à péage que l'on disait absolument abolie en principe, à côté du fait contradictoire du bac à traille du faubourg de Bresse qui fait payer aux passagers quatre fois plus cher un moyen de communication cent fois plus incommode que celui d'un pont. « Fort heureusement ces vieux prétextes ont été mis au rebut, nous assure-t-on, par la nouvelle administration qui, en cela du moins, mérite l'approbation de tous les ci- toyens intelligents. Pressés d'ailleurs par la nécessité ur- gente d'ouvrir un facile débouché à la foule qui doit se portera notre Exposition de 1872, la Préfecture et la Mairie de Lyon paraissent s'être enfin accordées pour con- , céder au moins le droit d'établir une passerelle en fer aux entrepreneurs qui voudront s'en charger. Nous ne con- naissons pas encore les conditions de ce marché, mais il ne semble pas qu'elles doivent soulever de nouvelles diffi- cultés. Hier soir, en conséquence, les propriétaires prin- cipaux du cours d'Herbouville et des quartiers aboutis- sants se sont réunis chez l'un d'eux, afin de régler la quote-part de la dépense qui doit revenir à chaque inté- ressé et organiser ainsi la souscription pour la construc- tion d'une passerelle à arches de fer estimée à environ 100,000 francs. » La preuve qu'on s'en occupa sérieusement, c'est que quinze jours après (le 15 décembre) il fut ouvert une en- quête sur le projet de construction d'un pont fixe en fer, avec concession du péage à établir sur le Rhône entre la place de la Boucle et le parc de la Tête-d'Or, et d'une passerelle provisoire ayant la même destination pendant