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LE PONT DE LA BOUCLE Quand, à Lyon, fut établi sur le Rhône, en 1852, le pont du chemin de fer de Genève, les habitants de la rive droite de ce fleuve manifestèrent le regret qu'on n'y eût pas consacré, comme au pont de la Mulatière, un petit espace, ne fût-ce qu'un trottoir, pour les piétons qui au- raient pu se rendre au bois de la Tête-d'Or sans être forcés de faire un grand détour par le pont de Saint-Clair, ou de traverser le fleuve au moyen de barques. Trompés dans leur attente , les quartiers avoisinant le cours d'Herbouville signèrent alors. sans succès, péti- tion sur pétition pour obtenir la construction d'un pont sur le Rhône, entre la place de la Boucle et le parc de la Tête-d'Or. Leurs demandes réitérées n'aboutirent qu'à leur faire accorder, comme jadis, un nouveau bac à traille dont le péage eût été de dix centimes par personne. Mais, bientôt, le projet d'une Exposition universelle à Lyon prenant de la consistance, et les promoteurs du bac cal- culant les bénéfices qu'ils pourraient, sans doute, en re- tirer, réclamèrent l'autorisation formelle d'établir une passerelle à cet endroit. Le Journal de Lyon du 1er décembre 1871 disait à cette occasion : « Nous n'avons garde de discuter ici, hors de propos, toutes les mauvaises raisons que l'ancienne administra- tion a opposées pendant dix ans à cette œuvre d'utilité publique incontestable que les habitants intéressés offraient d'exécuter à leurs frais, risques et périls : le monopole de la Compagnie des ponts du Rhône, racheté parla ville,