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THIERRIAT 485 avis sur la nomination de Bonnefond, Thierriat dut user de toute son influence pour convertir à cette nomination quelques collègues récalcitrants. M. Revoil se retira à Paris où il mourut pauvre et oublié de tous, excepté de Thierriat, de Genod et de quelques fidèles élèves. Quant à M. Artaud (1767—1838) l'archéologue éminent, le créateur de notre beau musée lapidaire, le plus riche de ce genre en France, s'il ne quitta pas immédiatement Lyon et même le palais Saint-Pierre, c'est que Thierriat, son successeur, qui avait droit à son appartement dans le palais, ne voulut pas déplacer ce noble vieillard et sa belle collection particulière. Il lui laissa la jouissance de ce local aussi longtemps qu'il le désira. Six ans après, lorsque Artaud se retira à Orange où il mourut, il céda à notre ville pour un prix modéré, en souvenir des bons procédés dont il avait été l'objet à Lyon, son précieux cabinet d'antiquités. Toutefois, cette acquisition ne put être effectuée que grâce à la g-énérosité de M. Etienne Gauthier, conseiller municipal, qui compléta le crédit au budget par un don de 5,000 francs. E n 1864, ving-t-sixans après la mortd'Artaud, Thierriat, son successeur, alors âgé de soixante-quinze ans, par- courait le Midi et vint à Orange visiter l'arc triomphal, la maison blanche où était mort Artaud et le cime- tière où ilest enterré. Il vit l'humble pierre qui recouvrait les restes de son prédécesseur,s'agenouilla sur cette tombe, en'fit une aquarelle et s'émut de sa simplicité. Aussitôt, il visite le Maire d'Orange, lui signale cet injuste oubli, lui représente l'obligation où est la ville d'Orange d'ho- norer plus dignement la mémoire de celui qui lui avait légué sa fortune et sa maison pour des œuvres utiles à l'art, et obtient un modeste crédit, avec l'autorisation de diriger lui-même les travaux d'inscription et d'ornemen-