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482 THIERRIAT douze à treize ans peut faire autre chose que crayonner avec soin. Ce soin consciencieux apporté aux premières études habitue l'élève à l'application et se retrouve dans tous ses travaux ultérieurs. La tendance à l'écourtement des études devient générale; c'est un malheur. Ce n'est pas ainsi que se sont formés les maîtres. L'apprentissage de l'art, comme tous les autres et peut-être plus que les autres, doit être long pour être fructueux. Tout l'avenir de l'homme repose sur des études sérieuses, laborieuses, autrement vous n'aurez que des faiseurs d'à peu près. Telle était l'opinion de Grobon, de Thierriat, des bons professeurs. Lui pratiquait une autre méthode. Il ne violentait pas ses élèves" pour leur faire faire chaud ou froid ; il ne les convertissait pas à sa manière. Il respec- tait leurs aptitudes naturelles qu'il cherchait avant tout à dégager. Il se contentait alors de les maintenir dans la voie du goût et de les prémunir contre les excès de leurs tendances naturelles. Au coloriste il n'interdisait pas la couleur, mais le criard et le clinquant. Au dessinateur il n'interdisait pas la pureté du dessin mais la sécheresse et la dureté du contour. A celui dont les compositions légère risquaient de tomber dans la maigreur, il ensei- gnait la grâce et l'élégance. A celui qui tendait à faire lourd, il enseignait à faire larg*ement. A celui qui était tenté de -s'absorber et de se perdre dans les détails, il ne les permettait que dans las premiers plans, comme h c-îui cloiif h piueeai f.-u'ib et négligent se cou-