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434 MINIMES tragent. Qaand on l'accuse de stérilité, elle enfante des œuvres qui survivront à la calomnie, et à l'heure où l'impiété la croit morte et se prépare à célébrer ses funérailles, elle amène des nations entières aux pieds de Jésus-Christ. Le protestantisme lui enlevait alors la moitié de l'Europe, mais Christophe Colomb et François Xavier lui donnaient deux Nouveaux-Mondes. En conservant toutes les grandes obligations de la vie cénobitique, les vœux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté, le chant de l'office canonial, la solitude com- plète et le silence absolu de la cellule (1) les Minimes se liaient encore par un quatrième vœu, celui de la Vie quadragésimale. Pendant toute l'année, observant un jeune et une abstinence perpétuels, ils n'usaient que d'aliments maigres préparés à l'huile, faisant de leur vie entière un carême sans interruption. Cette obligation était si rigoureuse que les malades à qui on prescrivait une nourriture plus réconfortante ne pouvaient la pren- dre dans le monastère ; ils étaient emportés dans une infirmerie tout à fait séparée.des bâtiments. Aussi dans sa bulle d'approbation le Pape Jules II, étonné de cette pénitence quotidienne que rien ne venait jamais mitiger ou adoucir, déclara l'ordre des Minimes .« plus austère que tous les autres. » (2) Chez eux, le zèle n'était pas moins grand que la morti- fication et ils se dévouaient à toutes les œuvres du minis- tère sacerdotal. Lyon, quand ils y entrèrent, ne laissait pas d'offrir à leurs travaux un vaste champ. Dans la fer- „ (1) Cf. Incipit Vita et Régula Minimorum — M anipulus minimorum canonum omnium rcgularium ex sacra régula et capitulis gencralibus per R. P. Gervasium Pezzurum. (2) Bullarium ordinis Minimorum, 27 mars 1508.