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MINIMES 433 mentation intellectuelle et religieuse de cette époque, l'hérésie voulait se faire sa part ; ses émissaires s'y étaient établis et recrutaient leurs premiers adhérents. De Genève voisine arrivaient le» ministres, les livres, les sollicitations et les conseils. Le projet des chefs de la secte était de faire de notre ville un foyer de propa- gande et la place forte du parti huguenot. Ne le mon- trèrent-ils pas assez, quand les armes à la main, sous la' conduite du trop fameux baron des Adrets et avec la con- nivence du comte de Sault, ils s'emparèrent de la cité et exercèrent partout leur haine d'hérétiques et leur cupi- dité de vandales ? Les Minimes, dont la maison sortait à peine de ses fondements, n'échappèrent pas à la persécution de ces mauvais jours et eux-mêmes, — nous en donnerons bien- tôt des preuves, — ne s'épargnèrent pas dans la lutte et dans la résistance. Si nos ancêtres restèrent attachés à la religion romaine et si le protestantisme no fut jamais sur notre sol qu'une plante d'importation étran- gère qui ne put s'y acclimater, ces humbles religieux ont eu leur part de travaux et de mérites. Ouvriers de la dernière heure, ils ne furent pas les plus indifférents au peuple ni les moins redoutés des hérétiques. « D'avance au reste leur Instituteur en passant dans notre ville, quand il se rendait d'Italie à la cour de Plessis-Iez-Tours, avait conquis à ses enfants les sympa- thies lyonnaises et ils avaient pris comme une possession anticipée des lieux qu'ils occuperaient un jour. L'accueil qu'il reçut fut aussi général qu'enthousiaste et spontané. « Il fut fort honoré à Lyon, raconte Rubys dans son Histoire (1) et ne l'appelait point autrement que le saint (1) Rubys Histoire véritable de la ville de Lyon p. 345 — Cf. Rolle : Le passage de Saint-François de Paul à Lyon.