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MINIMES 433 Grâce à la protection de nos rois qui continuèrent à cet ordre les faveurs de leur prédécesseur et par l'empres- sement des villes à l'accueillir, la France devint sa patrie d'adoption. Les Minimes appelés encore « les ermites de Saint-François » furent connus dans le peuple sous le nom familier de « bons hommes ». La foule témoignait par là de sa confiance en eux et de leur dévouement à son service. A la mort du fondateur, l'Institut était tout à fait établi et son avenir assuré; un développement rapide allait le répandre en peu de temps sur tous les points du royaume. L'éclat des miracles et la canonisation (1) du saint patriarche qui l'avait créée, l'approbation de sa règle par les papes Alexandre VI, Innocent VIII, Jules II, les vertus et les mérites de ses premiers disciples contribuaient autant que la situation et les besoins de l'Eglise à la diffusion de la congrégation naissante. Son apparition dans l'histoire religieuse ne semblait-elle pas se produire avec une opportunité providentielle ? Au moment où, sous les coups redoublés de la réforme, la foi chancelait dans les âmes et le respect de toute autorité était ébranlé, c'était une légion d'apôtres et de pénitents volontaires, qui se levaient pour défendre l'intégrité du dogme catholique par les exemples de leur vie autant que par leurs prédications. Les grossiers reproches de Luther et les propos spirituels et bouffons d'Erasme contre les désordres des couvents et leurs mœurs relâchées tombaient d'eux- mêmes en présence de ces derniers venus de la famille monastique, si fidèles à leur vocation de pauvreté et d'abnégation. L'Eglise répond toujours de même à ceux qui l'ou-* (1) i " janvier 1519. 28