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LA. GUERRE DE MOIIÉE 419 Ces désastres ne purent sauver Navarin Pendant que Modem brûlait, trois mille Grecs qui, dans les ténèbres, étaient venus attaquer les lignes égyptiennes, ne purent tromper la vigilance des Africains et furent taillés en pièces ; une sortie des assiégés fut vivement repoussée et, au matin, la cavalerie se mit à la poursuite des fuyards qu'elle eut bientôt rejoint dans la plaine ; elle sabra une partie de ceux qu'elle atteignit et ramena le reste. Les prises furent importantes. Parmi les prisonniers, on reconnut l'Archevêque de Modon dont la parole ardenie avait soulevé les Grecs et à qui on reprochait des actes de vengeance qui ne convenaient pas à son auguste caractère ; deux ecclésiastiques d'un rang supérieur, le capitaine Hadji-Christo, Georges Mavromicalis, fils de Pietro-Bey (4) et le jeune Papoglio, fils de l'officier com- mandant les défilés de Tripolitsa. La fortune militaire revenait aux Egyptiens. Ibrahim, à qui les pamphlé- taires ont tant reproché sa cruauté, sauva la vie à (1) Pietro-Bey fut une des figures les plus marquantes de cette guerre. « La famille la plus puissante et la plus illustre du Magne était celle de Mavromichalis, qui avant la guerre de l'insurrection, avait ses pyrgos (maisons fortes, châteaux), à Liment Pietro Mavromichalis, alors chef de cette' famille, avait reçu de la Porte le titre de Bey, comme une espèce d'investiture. C'était à peu près le seul acte par lequel le sultan avait pu lui faire reconnaître son autorité, « Cette famille de Mavromichalis a joué un grand rôle dans la guerre de l'indépendance. Quarante-six de ses membres ont péri sur les champs de bataille ou de mort violente. Il lui était réservé une renommée moins honorable par l'assassinat du comte Jean-Capo d'Istria.- « Après les Mavromichalis venaient les Murzinos, !es Zanetaki, en- suite d'autres capitaines moins puissants. Tous ces chefs rivaux d'in-