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420 LA "GUERRE DE MORÉE ceux que ses soldats exaspérés menaçaient. Le 13, les assiégés du Vieux-Navarin, désespérant d'être secou- rus, implorèrent sa clémence ; le 16, la garnison du Nouveau-Navarin en fit autant. Le Prince leur accorda leur demande. Il leur laissa la vie, la liberté et leurs bagag-es, ne gardant que les armes et les munitions. La prise de Navarin compensait au-delà le désastre de Modon. Le bruit de cette conquête se répandit au loin ; elle flatta l'Egypte, consterna les Grecs et jeta le trouble dans les comités de France, d'Italie, de Suisse et d'Angleterre qui soudoyaient les insurgés, à l'instigation secrète et inavouée de la grande puissance du Nord. E n ce moment les affaires de la Hellade étaient dans le plus déplorable état ; les dissensions entre les chefs avaient redoublé d'intensité. Malgré les efforts de Couduriotis, investi du pouvoir exécutif, l'administration ne pouvait fonctionner. Le pillage des finances et.les abus avaient redoublé. En dépit de son nom et sa réputation de bra- voure, Colojotronis avait du être jeté en prison comme un malfaiteur. Privés- de leur chef, les klephtes refu- saient de se battre et pour comble de mauvaises nouvelles, tandis que Navarin tombait au midi, on annonçait qu'une armée turque, sous les ordres de Reschid-Pacha, s'avan- çait aunord,par la Thessalieja Livadie et l'Arcananie pour prendre les Grecs entre deux feux, et se portait déjà sur Missolonglii. Ce fut alors et pour raviver l'élan national qui s'étei- fluence, se réunissaient cependant dans un danger commun et pouvaiens au besoin, rallier sept à huit mille hommes armés, pour défendre les défilés de leurs montagnes, » La Grèce et les Capodistrias pendant l'occupation française de 1828 h 1834. par le général de division, Pellion, Paris, 1855, in-8. p. 29.