Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
362                       THIERRIAT

par l'Etat et confert ainsi à notre belle industrie le carac-
tère d'industrie nationale. Il fait plus encore, il exempte
de la conscription les jeunes lauréats de cette école, fa-
veur bien grande à cette époque de guerres, et c'est ainsi
que Bonnefond fut exempté comme premier prix de por-
trait, en 1810. Thierriat, dont le concours était remar-
quable aussi, et avait balancé celui de Bonnefond, fut
exempté pour faiblesse de constitution. Il étaJ; mince et
frêle et se développait lentement, comme le chêne. Ce
concours, que Thierriat avait conservé, était très-apprécié
de Bonnefond lui-même, et j'ai entendu plusieurs fois ce
dernier dire à mon père que cette peinture valait mieux
que la sienne et méritait réellement le premier prix, pro-
pos, s'il était sincère, qui fait honneur aux deux artistes.
   A l'école des Beaux-Arts de Lyon, Thierriat eut pour
maître, après Chinard, Revoil, directeur de l'Ecole. Revoil
se prit d'affection pour Thierriat et, lui ayant reconnu une
délicatesse et un goût naturels pour les choses d'art, en
fit son collaborateur dans un travail qui demandait les
plus grands soins. Admirateur passionné du Moyen-âge
et de la chevalerie, h une époque où notre passé histo-
rique était méconnu et même méprisé, il recherchait et
collectionnait les souvenirs de notre vie nationale, si riche
en nobles exemples, en beaux ouvrages de toute sorte.
En outre des armes, des cuirasses, des meubles, des vases
sacrés, dont il s'était fait une riche collection, il recueil-
lait aussi, et surtout, les parchemins, les manuscrits, les
vieux livres enluminés. Thierriat était chargé de mettre
la première main à leur restauration. Il décousait ces pré-
cieux débris, lavait délicatement les marges, les nettoyait
à la gomme, à la mie de pain, les mettait en presse, les
classait et les préparait pour les livrer au relieur chargé
de les revêtir d'une riche couverture. Revoil disait que,