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154 LE 2 NOVEMBRE 1875 Sedan, de Champigny, de Nuits, de Coulmiers, etc. La foule qui entoure l'orateur salue avec respect, au moment où ils sortent de sa bouche, les noms de3 Sauzet, des Morin-Pons, des Dobler, des Charrin, des Courrat et de tant d'autres si chers à la cité. Le président de l'Association termine par des considérations élevées sur la destinée des peuples. Les nations, dit-il, peuvent faire le bien ou le mal comme les individus. Pour récompenser ou punir ceux-ci, Dieu a l'autre vie. Il n'a que celle-ci pourfrapper les nations coupables. Les malheurs de la France sont donc le châtiment de ses fautes. Mais elle saura profiter clés leçons d'en-haut, et elle redeviendra prospère avec la protection de Dieu , qui ne peut lui manquer. M. Dareste de la Chavanne, recteur de l'Académie, a succédé à M. Delocre. Il appartenait au chef éminent de l'Université à Lyon de faire entendre sa voix dans cette circonstance solennelle. On gémit sur les malheurs de la France; on discute sur ses fautes. Qui mieux que le savant auteur de Y Histoire de France pourrait éclairer le débat, et surtout en tirer des conclusions conformes au bien du pays ? Mais, il faut le reconnaître, ce n'était ni l'heure, ni le lieu des développements que ce grand sujet comporte. L'orateur n'a qu'un but. Devant cette jeunesse qui l'écoute, il veut déployer le drapeau du devoir. C'est pour elle qu'il parle, c'est elle qu'il veut convaincre et enflammer des plus nobles sentiments. Aujourd'hui tous les jeunes gens sont indistinctement appelés au rude métier des armes. Ils doivent de bonne heure s'y préparer. Qu'ils considèrent donc, dit M. Dareste, la vie du Lycée comme un premier mais déjà sérieux apprentissage de la vie militaire ; car l'une est comme l'autre l'école du devoir et de l'honneur. C'est pour entretenir en eux la'flamme sacrée du patrio-