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84               LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

 Nodier et de beaux exemplaires de Corneille et de Molière.
    La série des romans étaient aussi des plus riches, on
 pouvait citer « les Amours pastorales de Daphnis et
 Chloé », édition du Régent, — diverses éditions de Rabe-
 lais, les Cent Nouvelles nouvelles.
    Les facéties se composaient de 103 numéros. Là, tout
 était curieux, tout était précieux. Les Elzevires se ren-
 contraient aussi en grand nombre, ainsi que les classiques
anciens, l'Homère de Schrevelius et celui d'Ernesti, le
Virgile, de Sedan, relié par Du Seuil, quinze éditions
précieuses d'Horace, l'Ovide de Burmann, le Denys d'Ha-
licarnasse d'Oxford, le Tite-Live d'Elzevier, le Tacite du
même, reliés par Trautz-Bauzonnet.
   Tous ces trésors ne représentaient qu'une partie de la
bibliothèque de M. le comte de Chaponnay. Espérons que
le surplus restera parmi nous, et qu'il en enrichira, un
jour, nos bibliothèques publiques.
   En plus de sa qualité de bibliophile émérite, M. le
comte de Chaponnay est un violoniste distingué.


      Bibliothèque du Gerele militaire à Lyon.
   Le 13 octobre 1806, s'effondrait, à Iéna, la monarchie
du grand Frédéric, l'ami de Voltaire, victime de sa folle
présomption. — Sa belle armée écrasée par Napoléon Ier,
frappée d'une sorte de vertige, jetant ses armes, ne con-
naissant ni drapeaux, ni officiers, courait sur toutes les
routes de la Thuringe. Les obus avaient mis le feu à la
ville d'Iéna, et c'est en vain que le duc de Brunswick et
le vieux maréchal MoUendorf avaient essayé de rallier
cette armée en fuite. Mortellement frappés tous deux, ils
avaient péri glorieusement, comme avait succombé, la
veille, à Saalfeld, le chevaleresque prince Henri de Prusse.