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24               LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

du palais de la Bourse est à la veille de voir compléter son
installation par une exposition historique et permanente
des étoffes de soie.
   La Chambre de commerce date déjà de loin; elle
remonte à 1702 et fut frappée de proscription, comme
tout ce qui était utile, par une loi du 15 octobre 1791,
puis rétablie par un arrêté des Consuls du 3 nivôse
an XI.
    Quant au Musée d'art et d'industrie, quoique le der-
nier venu dans l'ordre historique, il est le pivot autour
duquel notre art industriel doit tourner pour maintenir
son ancienne réputation.
   Déjà Daunou et Maynœuvre de Champvieux avaient,
dès 1797, demandé au Conseil des Anciens l'établissement
à Lyon d'un musée d'art et d'industrie où, à côté des
 dessins et des ornements, on eût placé les plus belles
 œuvres de l'art antique. Dès cette époque, on songeait à
joindre à ce musée, comme des annexes fécondes et
 vivantes, des écoles d'art, lesquelles seules ont été établies
 peu de temps après.
    Cette idée, reprise bientôt, ne fut pas suivie d'exécu-
 tion. Artaud a raconté que lorsque le premier Consul
 Bonaparte vint à Lyon, Deschazelles « fut chargé de lui
 montrer, en détail, les utiles établissements du palais des
 arts. Bonaparte le remarqua et fut très-satisfait des expli-
 cations qu'il donna à sa curiosité. L'habile administrateur
 exprima si bien le besoin que la ville de Lyon avait de la
 création d'un musée relatif aux arts manufacturiers que
 ce prince généreux promit non-seulement un local magni-
 fique, mais encore de beaux tableaux pour le parer.
 L'effet suivit si bien cette promesse que l'empereur
 accorda 800,000 fr. pour former cette première collection.
 Le malheur voulut que la paresse de l'architecte ne permît