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304 NOTRE-DAME-DE-LYON
de même ce que ses devanciers avaient fait et les dons
que Renaud, archevêque de Lyon, du consentement du
chapitre, avait faits à l'Aumônerie du Saint-Esprit
du Pont du Rhône, etc. »
Si Bullioud a ajouté à ces renseignements que la mai-
son a été fondée par un archevêque de Lyon, c'est parce
qu'il a vu dans ces extraits l'archevêque Renaud, assisté
de son chapitre, en disposer, et que d'ordinaire on ne
peut disposer que de ce qui vous appartient en propre ;
s'il dit hypothétiquement [forsan) que l'archevêque Hu-
gues, de Bourgogne, en est le fondateur, c'est parce que
ce prélat riche et généreux fit à Lyon un nombre consi-
dérable de fondations pieuses (1). Le sentiment de Bul-
lioud, en somme, ne peut donc avoir d'autre poids que
celui d'une opinion purement personnelle et que rien
n'affirme, si ce n'est cependant la confusion qui a été
faite et peut encore se faire de l'Aumônerie du Pont du
Rhône avec deux institutions charitables administrées
par l'archevêque et son chapitre, mais qui n'avaient ce-
pendant avec elle aucune espèce de rapport. Je veux
parler delà Petite et de la Grande Aumône, et je dois Ã
leur sujet fournir quelques explications.
Personne n'ignore que toute corporation religieuse,
depuis le chapitre de la plus riche église métropolitaine
jusqu'au personnel du plus humble des prieurés ruraux,
était tenue de pratiquer la charité en disposant d'une
partie de ses revenus, voire même de son nécessaire, en
faveur des pauvres. L'esprit chrétien, plus encore que
les canons des conciles (2), en faisait une obligation.
(1) V. Obituarium Lugdunensis ecclesiœ, p. 128.
(2) V. notamment les actes des conciles de Tolède, de Taragonnes
d'Orléans, de Rome tenu sous Sjlvestre I er , etc.