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                          CHRONIQUE LOCALE.                           175
Bondoux, de Paris, Grenoble, 1874, in-8, pap. Hollande, 184 pages.
— Eh bien ! nous comprenons, c'est l'histoire d'un village, une de
ces monographies savantes si à la mode aujourd'hui, à l'aide dès-
quelles on reconstituera l'histoire générale du pays. Rien d'étonnant.
— Attendez. La dédicace est adressée à nobles et charitables dames
lsabeau d'Harcourt, épouse de Girard de Roussillon (ixe siècle), et
Isabelle d'Harcourt, épouse de Humbert VII, sire de Thoire-Villars
(xve siècle), l'une et l'autre bienfaitrices de l'Aubépin. — Eh bien !
sommes-nous en République ? en plein xixe siècle ? Se souvenir de
bienfaits de l'an mille, c'est fort. Attendez : et à l'illustre famille qui
continue leur descendance... N'y a-t-il pas là un parfum de féodalité
dangereux ? Bah ! nous sommes au-dessus de cela, passons.
   Outre les documents les plus détaillés sur la paroisse de l'Aubépin,
nous avons encore et surtout les généalogies des familles de TAu-
bespin de Saint-Amour, d'Harcourt, de Roussillon et de Grolée qui
ont possédé ce fief. Ici, nous allons du Lyonnais au Forez, du Forez
à la Bresse et au Bugey, du Bugey au Dauphiné, et cela déroute un
peu le lecteur. Mais si cette diversité étonne, si les documents pieu-
vent et sans beaucoup d'unité, il serait difficile de se plaindre. Le
frontispice porte : imprimé à mille exemplaires destinés h être offerts,
et l'auteur ajoute : « Aucun exemplaire ne sera mis en librairie. Les
archéologues, les savants, les familles intéressées qui désireraient
posséder cette histoire devront s'adresser à l'auteur qui enverra les
exemplaires réservés dans ce but jusqu'à complet épuisement. Chaque
exemplaire portera un numéro d'ordre et de série et sera signé de
l'auteur. Il n'en sera vendu aucun, mais ils seront distribués gratuite-
ment. » Cette conduite généreuse désarme ; on oublie le plan absent
et on met le précieux volume sur les rayons de la bibliothèque lyon-
naise avec ces livres classiques des Guigue, des Steyert, des Vallous
qu'on est obligé de consulter chaque jour.
   — L'exposition des artistes lyonnais en faveur des inondés a dé-
passé toutes les espérances. Les artistes ont été généreux, tous ont
donné et la foule s'est portée avec empressement à cette exhibition
 où elle a trouvé tant de noms amis. Par une heureuse innovation,
les écrivains lyonnais ont été admis à la fête, et on a pu voir sur les
tablettes de coquets volumes à côté de charmantes toiles. Malheureu-
sement, l'ancien corps de garde de Bellecour, qui n'eût pas été trop
grand pour ce déploiement d'oeuvres d'art, n'avait pas été livré en
entier au public, et on ne circulait qu'avec difficulté au milieu de
cet amoncellement qu'on avait été loin de prévoir. Il n'importe,
l'idée d'utiliser ce monument devenu inutile a été heureuse, et nul
doute que sa position exceptionnelle, à côté de notre principale pro-
menade, n'engage à en tirer encore parti.
   — La Société de tir de Lyon qui avait invité pour le 7 août, les
 meilleurs tireurs du pays et des contrées voisines, a été oblige, vu
le mauvais temps, de renvoyer ses invitations au 14. Le goût pour les
 armes à feu, trop négligé par notre jeunesse française, s'est réveillé
à .Lyon, grâce à une Société qui tient à relever les esprits, et on doit
éprouver une vive reconnaissance pour ses efforts.
   — Le chemin en ficelle de Lyon à SainWust est toujours sus-
pendu. Les ouvriers brillent par leur absence, et pour qu'ils ne
prennent pas fantaisie de venir travailler clandestinement, on a fermé
l'entrée et l'issue des chantiers, rue Tramassac et rue de Trion.