Revue du Lyonnais » série 3 - n°20 ( 1875 ) » pp.176

176                       CHRONIQUE LOCALE

    — M. le Ministre de l'instruction publique, disent les journaux,
vient d'allouer une subvention de trois cents francs à la Société
littéraire, historique et archéologique...
      — De Lyon? elle a en effet sérieusement travaillé cette année
et son président lui donne l'exemple...
      — Non, de Bourg ; la Société littéraire de Lyon depuis quatre
ans ne reçoit plus rien de personne.
    — Les concours du Conservatoire ont eu lieu et, paraît-il, avec un
plein succès !
    — L'église souterraine de Fourvière est presque achevée; on
ferme la voûte. Il a fallu trois ans pour arriver à ce résultat. La
profondeur des fondations, les difficultés rencontrées, les soins
apportés à cette œuvre si importante n'auraient pas permis une plus
grande rapidité. On sent, devant ces travaux, que l'architecte a
travaillé pour des siècles et le temps n'accepte rien de ce qui a été
fait sans lui.
    — La gare de Saint-Paul s'est terminée avec le mois de juillet à
en juger par les drapeaux et les bouquets placés au sommet de
l'édifice.
    — La salle des statues, au Palais-des-Arts, appelait une restaura-
 tion, on la restaure. Si cela continue, Lyon sera bientôt au niveau
de Grenoble, Genève et d'autres villes de cette importance dont les
Musées, les Bibliothèques et les Archives ne laissent rien à désirer.
    — L'Ecole vétérinaire de Lyon vient de rendre un hommage
mérité à son fondateur ; on a élevé dans la cour d'entrée une statue en
 bronze à Bourgelat, mort à Lyon en 1771. Il était né dans cette ville
en 1712.
    — M. le baron Lombard de Buffières, ancien magistrat, ancien
député de l'Isère, ancien administrateur des Hospices civils de Lyon,
est décédé, le 26 juillet, après une vie laborieusement remplie.
Décédé à Lyon, il a été transporté à Saint-Symphorien-d'Ozon, dans
le tombeau de sa famille'. Ce nom illustre n'est point éteint. Il est
porté dignement par notre sous-préfet actuel de Belley.
   — L'amiral Excelmans, qui vient de mourir à la suite d'une chute
de cheval, avait épousé la fille de M- Vincent de Saint-Bonnet, d'une
de nos vieilles familles lyonnaises.
    — Le Courrier de l'Ain si longtemps et avec tant d'autorité dirigé à
Bourg par la famille Dufour, si influent sous la direction de M. Dufour
le père, si bien soutenu par les fils dont un a payé de sa vie son
dévouement à la patrie, vient de passer en d'autres mains.
   Comme nous n'exprimons que des regrets pour le passé et que nous
ne faisons pas de réclame pour l'avenir, nous nous bornerons à
présenter nos vœux à la nouvelle administration sans la signaler
autrement à nos lecteurs.
   — Malgré les inondations, la plus aimable des villes des eaux,
Aix-les-Bains, a vu accourir cette année un monde de baigneurs.
Les hôtels sont au complet et le Casino si élégant voit circuler au
milieu d'une foule nombreuse des personnages de plus grand nom.
C'est que la petite cité est vraiment privilégiée et qu'elle a le rare
mérite d'offrir à ses visiteurs santé, plaisirs, beaux sites et aristocra-
tique société. Il est donc tout simple qu'elle ait la vogue et qu'on y
accoure de toutes parts.                                     A. V.

       Lyon. — Imprimerie VINGTRINIER, directeur-gérant.