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 iOC>             LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

  voulut qu'elle prît le nom de Chartreuse du Lys du Saint-
 Esprit, en commémoration de l'ordre du Saint-Esprit,
 qu'il avait fondé en 1578. L'historien lyonnais Clapasson
 dit « que l'ancienne citadelle de Lyon ayant été démolie
 « en 1584, le roi Henri III en donna l'emplacement, qui
 « était d'une grande étendue et dans la plus belle situa-
 « tion, aux PP. Chartreux, qui y font leur église et leur
 « couvent. » M. Passeron, dans sa Notice sur les Chartreux,
 croit que le roi fut moins g'énéreux et chargea seulement
 M. de Mandelot, alors gouverneur de Lyon, de chercher un
 emplacement propre à la construction d'une chartreuse. Il
indiqua aux Pères, députés de la Grande-Chartreuse de
 Grenoble, le vaste terrain appelé la Giroflée, et ces religieux
 en firent l'acquisition. Disposant d'une surface de terrain de
plus de cent vingt bicherées lyonnaises, ils décidèrent alors
la construction d'un de ces vastes monastères comme ils en
avaient déjà édifié tant d'autres dans toute la chrétienté,
et dont on contemple encore, avec une respectueuse admi-
ration, ce que la main du temps et des hommes a oublié
de renverser. Outre l'église, commencée d'abord dans de
minimes proportions, ils élevèrent deux cloîtres, l'un d'une
dimension assez ordinaire, touchant à l'église même, et
un second construit sur la plus vaste échelle, puisque l'un
de ses grands côtés ne mesurait pas moins de 90 mètres.
Suivant l'usage de l'Ordre, dans le centre des cours de
ces deux cloîtres, se dressait une croix de pierre, et
chaque religieux se creusait, dans ces cours, de ses pro-
pres mains, la tombe dans laquelle il devait dormir du
sommeil dernier au pied du signe vénéré de la Rédemption.
   En outre, ils élevèrent de spacieux bâtiments destinés
à l'habitation des moines, à celle de l'abbé et aux dépen-
dances de la communauté. Vers le milieu du xvme siècle,
on fonda la Maison-Carrée, habitée aujourd'hui par les