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                    LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                      107

missionnaires diocésains. Elle servit d'hôtellerie aux reli-
gieux venant pour affaires à Lyon ou qui y stationnaient,
en se rendant au chapitre de l'Ordre ; c'est pour ce motif
que ce bâtiment avait été construit aux frais des autres
Chartreuses de France.
   Les arts furent appelés aussi à décorer et à orner la
nouvelle Chartreuse. Saint Bruno, moins exclusif que
saint Bernard, avait permis, dans sa règle, pourtant bien
austère, que la maison du Seigneur, dans ses commu-
nautés, ne fût pas, comme les églises cisterciennes, un
froid sépulcre, aux murailles nues et sombres. Le petit
cloître à côté de l'église, suivant l'histoire de Clapasson,
à qui j'emprunte encore ces détails : « fut peint en concur-
« rence et avec beaucoup de succès par Perler (1), l'oncle,
« et par Le Blanc (2), qui y ont représenté, en diffé-
« rents tableaux, la vie de saint Bruno, fondateur de
« l'ordre des Chartreux ; » mais la Révolution, en traver-
sant ce cloître, a nécessairement détruit ces peintures      ;
ses murs sont recouverts aujourd'hui d'une froide et
monotone couche de chaux. Dom Joseph Marchand, pre-
mier supérieur de la maison, présida à ces constructions.
Mais les premier plans avaient été dressés d'une manière
trop mesquine. Peu après, on les fit dans de plus vastes
proportions. En 4590, le Consulat permit aux religieux


  (1) Perier ou Perrier (François), né à Saint-Jean-de-Losne,
vers 1590, mort à Paris, vers 1650. A peine sorti de l'enfance, il vint
à Lyon, où il exécuta pour les Chartreux divers tableaux. (Lyonn.
dign. de mém., p. 223.)
   (2) Le Blanc (Horace), peintre de la ville de Lyon, élève du che-
valier Lanfranc, auteur d'un grand nombre de tableaux. Il eut pour
successeur Panthot, qui fut, à son tour, remplacé par Thomas
Blanchet. (Idem, p. 38.)