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RÉUNION DE LYON A LA FRANCE. 489 ils ne tardèrent pas à changer d'avis. Les inconvénients leur en apparurent et ils les signalèrent au roi (1). Le pouvoir laissé à l'Église était trop grand au gré de ses sujets, ou plutôt de ceux qu'elle considérait comme tels. L'Église, de son côté, n'était pas éloignée de trouver ces traités plutôt onéreux qu'avantageux (2). La guerre de 1310 eut lieu sur ces entrefaites. Elle permit aux citoyens et aux habitants de toute la pro- vince, abbés, nobles et bourgeois, de songer à obtenir la révocation des Philippines. Ils profitèrent de la victoire du roi pour entreprendre leur campagne contre l'Église. Celle-ci, dès avant la guerre, s'était offerte à céder quel- que chose de ses privilèges ; mais la folle tentative de Pierre de Savoie avait arrêté les négociations. On' les reprit ; mais dans des conditions bien moins favorables pour le pouvoir archiépiscopal. Avant de traiter à Vienne, le roi avait envoyé ses agents conférer — plus d'une fois — à Lyon,avec le doyen et le Chapitre (3). Il manda auprès de lui et de son Con- seil le doyen et les chanoines. On eut de graves et sé- (1) Nous parlons ici des habitants de la province. Quant aux Lyonnais mêmes, on sait qu'ils n'avaient jamais accepté les Philippine» et n'eurent pas à changer d'avis, par conséquent, lorsqu'il fut question de demander au roi la révocation de ces traités. (2) La grande Philippine établissait un gardiateur à Lyon et y organi- sait la souveraineté du roi : c'en était assez pour faire oublier à l'Eglise ce que l'acte pouvait avoir d'avantageux pour elle. Les Lyonnais, de leur côté, considéraient ce traité comme fait à leur détriment ; et trouvaient exorbitants les droits et les privilèges laissés au clergé. (3) Les villes de Lyon et de Vienne sont si rapprochées l'une de l'au- tre que ces conférences purent en peu de temps se renouveler plusieurs fois.