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432 BIBLIOGRAPHIE. Quand il conte on dirait qu'il raconte, tant sa plume sait présenter tous les sujets qu'il traite avec simplicité' et natu- rel. Cet avant-propos nous rappelle d'aimables souvenirs qui nous sont particulièrement chers. Il nous parle de M. Jacques Azaïs, père de l'auteur des Fespradosde Clairac% un homme d'une immense érudition, linguiste de premier ordre, infatigable au travail et toujours heureux d'accorder ses conseils et sa bienveillance a ceux qui, comme lui, aimaient l'étude et en faisaient le principal charme de leurs loisirs. Son digne fils, M. Gabriel Azaïs, s'est appliqué, et il a réussi, à marcher sur ses traces. S'il était moins timide, moins peureux de la renommée et du succès, le digne secré- taire de la Société académique de Béziers aurait déjà livré au public d'importantes publications qui le rendraient le continuateur et l'égal de Reynouard et d'Honorat. Espérons qu'en dépit d'une modestie, surtout préjudicia- ble aux lettres et aux amis des lettres, M. Gabriel Azaïs nous permettra bientôt d'annoncer dans cette Revue l'appa- rition de son excellent Dictionnaire des idiomes languedo- ciens, dont quelques livraisons, mal tirées sur papier gris et sans résistance, parurent, autant qu'il nous en souvient, il y a environ dix ans. Celte entreprise est de celles que notre honorable compatriote est particulièrement apte à mener a bien. Que l'auteur des Fesprados de Chirac reste poète pour son délassement et pour le nôtre ; il facilite d'autant la renaissance effective des langues néo-romanes, mais cepen- dant que sa muse de Clairac ne lui fasse pas négliger des occupations plus graves et desquelles doivent résulter des productions nécessaires, indispensables a la réussite des louables efforts de ceux qui s'essaient à l'aventure dans des idiomes dont les règles grammaticales et prosodiques sont si peu connues, dont les lois, qui servent de base à l'usage orthographique et à la prononciation, sont si peu claires et si peu définies.