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JSPITRES D'ANGE POMTIEN. 429 fique, et c'est cette édition princeps, qui servit à la reproduction fidèle faite par les Aides à Venise, en 1504. Depuis ce temps, Homère n'est pas descendu , malgré les excès de la critique allemande, (1) du piédestal où l'avaient élevé nos initiateurs florentins du xve siècle. Il a fait, et il fera longtemps encore, la base de l'éducation intel- lectuelle de nombreuses générations ; il a donné le jour aux trois ou quatre grands siècles littéraires, qui font l'honneur de l'humanité. Car, à bien étudier son histoire de cette race humaine, qui a commis tant de crimes odieux, et semé de tant de pleurs et de ruines la vie qu'elle doit à Dieu, quel plus grand honneur lui reste-t-il donc, après celui de la vertu, que d'avoir fait briller sa pensée dans les oeuvres de l'esprit, et de l'art qui en est le produit? et aussi, quelle consolation de voir que ces lettres et ces arts si chers, qui nous donnent le bonheur pendant la vie, y ajoutent par surcroît quelque gloire après la mort ! Et pour en finir par où j'ai commencé cette notice, voici un modeste prében- dier de notre vieille basilique collégiale de Saint-Paul, qui ne nous serait guère connu que par l'histoire nobiliaire ou ecclésiastique de notre province, ou encore par une lettre fugitive de Brossette à Boileau-Despréaux. Mais dans sa succession ouverte par l'événement tragique narré dans cette lettre, se trouve un manuscrit inachevé, devenu le prix des services d'un compilateur^ingénieux qui le fait connaître au public. Aussitôt, ce nom, écrit seulement sur une tombe, que le temps a fait disparaître, renaît pour (1 ) Voyez les prolégomènes de la meilleure édition d'Homère qui ait encore paru, où son savant auteur, M. Wolf, s'efforce de prouver que l'auteur de l'Iliade et de l'Odyssée est un être imaginaire, un rhapsode par excellence, qui a jeté les fondements d'une pyramide, que ses successeurs ont lentement conduite, de siècle en siècle, jusqu'à sa dernière assise. Ce paradoxe, qui n'avait pas même le mérité de la nouveauté, a trouvé des partisans, en Allemagne surtout ; mais il a été victorieusement combattu par Marcher, Sainte-Croix, Césarotti et, au commencement de ce siècle, par M. Paync Knight.