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392 LA MONTÉE DU GARILLAN de la poétique cité de Gaète, qui avait emprunté son nom à la nourrice d'Enée, laquelle y avait été inhumée, eût aidé à la célébrité du Garillan qui coulait dans la même région : Tu quoque Ultoribus nostris, 'Eneia nutrix, Mlernam moriens famam, Gaieta, dedisti. (Virg. JEn. vu, 1.) Les Lyonnais instruits savaient aussi que Gaète contenait le tombeau de Munatius Plancus, le fondateur de Lyon. Ce détail aura pu contribuer à faire connaître le Garillan, qui n'était pas un fleuve d'une grande importance. Je ferai remarquer que Bréghot du Lut et Cochard disent que la montée du Garillan portait au commencement du xvi9 siècle le nom du Capitaine Imbaud. Or, ce fut en 1503 qu'eut lieu le combat du Garillan et parconséquent le chan- gement de nom de la susdite montée. Il y a la un rapproche- ment de date, qui me semble combattre en faveur de l'opi- nion que j'émets, il est vrai, un peu dubitativement. L'étymologie de Garillan vient du verbe latin et italien garrulare, garrulans, garrulante, faire du bruit en bavar- dant, dont on a fait en italien gariglione et en français caril- lon, et la rivière du Garillan, excessivement rapide, a néces- sairement emprunté son nom à sa bruyante rapidité. Il serait donc possible que le bruit des cailloux, entraînés par les grosses pluies, eût été aussi une des raisons de la dénomi- nation imposée a la pente extrêmement inclinée de notre montée du Garillan, qui se trouvait parconséquent en har- monie avec le Garigliano de la terre de Labour. Je ferai observer enoutre qu'au xvic siècle un grand nombre d'Italiens résidaient dans le quartier, el qu'ils ont pu contri- buer a ce changement de nom, el à déposséder le capitaine Imbaud de Blelterem, en lui substituant une dénomination provenant de leur langue nationale. Je soumets cette ques- tion étymologique aux archéologues lyonnais, qui vont se