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220 RÉUNION DE LYON A LA FRANCE. pape. Il accorda bien à l'Église de Lyon, peu de jours après, la liberté de quelques-uns des siens qu'il gardait prisonniers (29 décembre 1309) ; mais, presque en môme temps, il sommait l'archevêque d'avoir à lui prêter ser- ment de fidélité (7 janvier 1310j (1). Peut-être le roi soupçonnait-il des projets de révolte. Il semble qu'il s'ourdissait alors un complot à la cour de l'archevêque de Lyon pour secouer, d'accord avec le Saint-Siège, l'autorité royale. Si le pape avait parlé des droits de l'empereur d'Allemagne, l'archevêque n'y son- geait certainement pas et n'aspirait qu'à reconquérir son indépendance. On se rappelle comment Pierre de Savoie répondit par une déclaration de guerre à la demande de prestation de serment. Effrayé pour l'Église de Lyon devant les forces qui s'avançaient contre elle, le pape chercha en vain à en dé- tourner l'orage, qu'il avait peut-être contribué à former. Les légats qu'il envoya dans ce but au roi de France (Avignon, 24 juin 1310) (2), la lettre qu'il écrivit aux Lyonnais (même date) (3), tout fut inutile. L'insuccès de cette première tentative d'intervention n'arrêta pas Clément V. Le 29 août de la même année, il envoyait encore au roi un légat, Jacques, évêque d'Avignon, chargé, entre autres choses, de poursuivre auprès de Philippe le Bel l'apaise- ment de l'affaire de Lyon (4). (1) V. ci-dessus l'analyse de ces actes. (2) Ménestr., pr. p. XLV, Avignon, 24 juin 1310, Instructions adressées par ie pape aux cardinaux Etienne et Landulfe. (3) Avignon, 24 juin 1310. Lettre de Clément Y aux Lyonnais. Arch. de la ville de Lyon, AA1 (Cart. de Villeneuve) Cap. x — et Ménestr., pr. p. xvin. (4) Rainaldi (éd. Mansi), t. IV, p. 494-495.