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REUNION DE LYON A LA FRANCE. 219 voir eu aucun effet ; il ne put que déplaire, mais non pas nuirelbeaucoup, au roi de France. Clément V semble avoir eu quelques velléités de met- tre à exécution l'acte de Boniface VIII. En effet, dans une entrevue qu'il eut (en décembre 1309) avec les délégués de Philippe le Bel, il se plaignit à eux de la conduite des officiers royaux à Lyon. Les délégués, dans leur rapport au roi sur cette entre- vue, s'expriment ainsi sur ce fait (24 décembre 1309) : — a V. Lorsque, d'après vos prescriptions, on lui pré- « senta l'article sur le projet d'entrevue avec le roi « d'Allemagne, il ne fit aucune mention de la réponse « du roi d'Allemagne, et ne montra aucun déplaisir et « ne prononça aucune parole qui prouvât qu'il regrettât « que cette entrevue n'eût pas lieu ; mais il se mit à en- ce tamer l'affaire de Lyon, ainsi que nous vous l'avons « écrit, ajoutant que vous deviez réprimer vos officiers, « et les empêcher d'empiéter sur les droits du roi d'AHe- « magne, de peur qu'il n'en advînt quelque occasion de « dissension, ce qu'il espérait ne devoir arriver de son « temps (1). » On sait comment le roi écouta les observations du (1) Cette curieuse dépêche nous a été signalée par une obligeante com- munication de M. Boutaric. Cette pièce a été publiée et traduite. (Revue des questions historiques, 1872, janvier ; (le passage que nous citons se trouve à la page 95) article de M. Boutaric.) Après la découverte de cette dépêche, on ne pourra plus dire avec Mêneslrier (p. 329) : « Clément V, qui devait son élection à Philippe le « Bel, favorisa ce prince et appuya ses prétentions (sic) sur la ville de « L y o n ; » •— ni avec Rainaldi (éd. Mansi, IV, 1749, p. 523) : « (Philip- « pus) exambitum vero Lugduni imperium Clementis V opéra sibi asse- « ruit » . . . etc.