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RÉUNION DE LYON A LA FRANCE. 201 Les premiers rapports de Pierre de Savoie et de Phi- lippe le Bel se manifestent à nous par une lettre que ce dernier adressa au prélat, le 21 novembre 1308, pour l'en- gager à ne pas souffrir que des hommes armés se réunis- sent sur son territoire. « Le port d'armes, disait le roi, « est interdit dans tout le royaume (1). Nous voulons « que nos sujets vivent en paix; et, dans ce but, nous « vous ordonnons de vous opposer à toute tentative qui « aurait pour but de porter atteinte à la sécurité pu- « blique (2). » . . Il y a lieu de croire, d'après cette lettre et ses termes, que l'archevêque souffrait assez volontiers ces rassem- blements d'hommes armés ; peut-être même les provo- quait-il (3). Toujours est-il que, depuis les derniers traités, l'E- glise reprenait à Lyon l'autorité qu'elle y avait eue ja- dis (ou du moins s'y essayait). Les Lyonnais se préoccupèrent de cet état de choses et s'en plaignirent au roi. Celui-ci (23 mars 1309) répondit qu'il n'avait rien fait de désavantageux pour la ville en composant avec l'É- glise ; il était prêt du reste à changer au traité ce qu'il pape, n'ait pas exercé quelque influence sur le choix du prélat et sur ses premiers actes. (1) . . Omne per totum regnum nostrum est ex parte nostra prohibi- tum porlamentum armorum Arch. nat., Trésor des Ch., JJ 42 A , n° xxxiv. Le savant auteur de La France sous Philippe le Bel a mentionné cette pièce (V. p. 49) dans son ouvrage. (2) Les défenses de port d'armes et de guerres privées étaient souvent renouvelées à cette époque : preuve certaine de leur inefficacité (V- La France sous Philippe le Bel, par E. Boutaric, p. 49 et 50). (3) Nous savons qu'il était ca bons rapports avec les comtes de Savoie et les Dauphins de Viennois, ses voisins.