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                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LÃON                 193


                              II.

       BIBLIOTHÈQUES PARTICULIÈRES ET PUBLIQUES.

   Outre ces bibliothèques monastiques énumérées par
 M. Delandine, plutôt que décrites par lui, il existait aussi à
Lyon, avant la Eévolution, plusieurs bibliothèques parti-
 culières dont le souvenir s'est conservé et qui ont enrichi
 en partie nos bibliothèques publiques actuelles.
   La plus ancienne en date était celle de Pierre Aubert,
 avocat, échevin, l'un des fondateurs de l'Académie de
Lyon, éditeur du Dictionnaire de Richelet, auteur de quel-
 ques opuscules, né le 9 février 1 642, mort le 19 février 1733.
Malgré l'utilité de ses travaux, dit M. Delandine, son plus
beau titre de gloire fut d'avoir légué sa bibliothèque à la
ville pour être rendue publique. Il mourut sans postérité.
   La générosité de ce Lyonnais aurait été imitée par
Claude Brossette, sieur de Varennes, né à Teizé, en
Lyonnais, le 8 novembre 1671, mort à Lyon, le 11 mai ou
le 13 juin 1743. Avocat, échevin, l'un des fondateurs de
l'Académie de Lyon, dont il fut le premier secrétaire en
 1700, bibliothécaire de la ville en 1733, correspondant de
Boileau qui lui fit présent de son buste en marbre, par
Delacolonge, aujourd'hui à la bibliothèque du Lycée, il
eut le courage de se détacher, pendant sa vie, de sa riche
bibliothèque pour en augmenter celle d'Aubert et les
jouissances de ses concitoyens. Littérateur lui-même, on
lui doit plusieurs publications qui ne sont pas sans mérite.
Des cartouches imprimés et collés dans l'intérieur de
plusieurs des volumes de sa bibliothèque particulière révè-
lent qu'une dame lyonnaise Blanche Dupuys-Albanel, lui
légua une somme annuelle pour enrichir de livres la
bibliothèque des avocats, placée par la ville au Petit-Col-