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124 ÉPITRES D'ANGE POLITIEN. que Louis XII s'empressa de lui offrir. Il y périt à la jour- née du Garigliano, sous les ordres de la Trémouille, noyé en vue de Gaëte, où il allait porter l'artillerie française, le 27 décembre 1503, à l'âge de trente-deux ans. Son corps, porté à l'abbaye du Mont-Cassin, "y reçut une honorable sépulture ; mais sa mémoire resta livré aux passions qui n'ont cessé de s'acharner sur elle. Cen'estpas", sans doute, à ses fautes seules qu'il dut toutes leurs sévérités , car il les racheta par de l'héroïsme. Mais son nom ne resta pas enseveli au Mont-Cassin , et sa famille ne rentra pas pour jamais, comme les Stuarts, dans l'obscurité de l'exil: neuf ans après, elle fut restaurée à Florence avec Laurent II, son fils ; elle reparut en France avec Catherine de Médicis, sa petite-fille. Son règne de trente années ne suffit-il pas à expliquer l'injuste impopularité de son aïeul ? Je serais tenté de répéter ici le mot célèbre : « C'est à ses actions de parler ! » S'il était permis de demander aussi une réponse aux oeuvres de l'esprit, je la chercherais dans les poésies de Pierre de Médicis (1), dont je voudrais citer seulement un sonnet, où sa tendresse filiale et l'attachement qu'il y mon- tre pour sa patrie, présentent son caractère moral sous son véritable jour. 'Sendo io national, e di te nalo, Muovati, palria, un poco il tuo figliuolo ; Fingiti almen peitosa del suo duolo, Essendo in te nudrito ed allevato. Ha ciaschedun del nascimento il fato, Corne l'ucello il suo garrire e volo ; Scusemi almen in ciô non csser solo, Benchè solo al mio malc io pur sia stato. (1) Elles consistent en vingt-un sonnets qui se trouvent à la fin des poésies manuscrites de Laurent son père. Valerianus nous apprend de plus qu'il avait traduit un (raitc de Plutarque sur l'amour conjugal. (Val. de infelicit. litter. lib. H.)