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                  POÉSIE.

Quel bonheur, quand le soleil brille,
De saisir un papillon bleu !
De contempler sous la charmille
Un gentil pinson qui babille
Et nous lance un regard de feu !

Ou d'être assis dans la vallée
Sous un saule où le ramier dort
              *
Quand sur sa cime échevelée,
De vapeurs légères voilée,
L'aube en naissant jette un flot d'or !
Là-bas, là-bas, dans ce grand monde,
Le cœur se brise ou se durcit ;
Là, pas un souffle qui réponde.
Tout est mobile comme l'onde,
Tout est mirage ou sombre nuit.

Sur cette terre où tout se penche,
Où l'on va chancelant toujours,
Où, quand on croit saisir la branche
La froide et terrible avalanche
Vient vous étreindre dans son cours ;

Forte, j'aurais suivi la trace
De tes plaisirs, de tes douleurs ;
J'aurais dit : Le courant qui passe,
Le neige que l'hiver entasse
Ne pourront désunir nos cœurs.

Souvent, le soir, sous un vieux tremble
Après un pesant jour d'été,
Nous aurions pu rimer ensemble
Qu'il n'est besoin que le sol tremble
Pour jouir de la liberté.

Mais, hélas ! tu cherchais la gloire
Sous les ronces, sous les brisants !..
Du droit romain la docte histoire,
De Cujas le sombre grimoire,
Fanaient les fleurs de ton printemps.