page suivante »
84 POÉSIE. La nuit, de Cicéron, ton maître, Avec ardeur tu t'inspirais Sans même voir qu'à ta fenêtre Un rayon venait d'apparaître ; Et sous la peine tu sombrais. De Servan le noble langage Etait pour toi le feu sacré ; Et quand tu lui rendis hommage, On couronna la belle page Oix tu fus si bien inspiré. Mais comme l'amère ironie Sous ta plume venait bondir, Quand sur les phases de ta vie, De tant d'orages poursuivie, Les pleurs... ne pouvaient plus venir !... Cher et bon père, les ruines Qui s'amassent sous nos douleurs Et, de la gloire, les épines Sont toujours les marches divines Qui mènent aux grandes splendeurs. Voisins, vous le voyez, mon rêve est presque trisle Comme un long jour d'adieux; Mais l'homme est ainsi fait, il raisonne, il résiste Quand commandent les cieux. Pourquoi fut-il maçon, poète, illustre peintre ! Matelot, magistrat > Nous interrogeons tout sous l'ogive ou le cintre !.. Dieu seul nous répondra. O vous! qui recueillez des rayons qui s'éteignent Quelques douces lueurs, Qui sans cesse écoutez les ombres qui se plaignent De l'oubli de nos cœurs, Merci de vos travaux si flatteurs pour mon père, Que liront nos neveux ; Merci! d'avoir tracé ce sillon de lumière Qu'appelaient tous mes vœux. Aglaée GARDAI:.