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RÉUNION DE LYON A LA FRANCE. 69 De tout temps, les chanoines [avaient été bien plus impopulaires à Lyon que l'archevêque ; l'acte du 30 dé- cembre 1304 nous en donne une preuve nouvelle. Cependant l'archevêque, Louis de Villars, avait enfin renoncé à défendre son indépendance contre le roi de France. Philippe le Bel, venu à Lyon pour le couronnement du pape Clément V (à la fin de cette même année 1305), eut le temps de jeter les bases d'un accord définitif avec l'É- glise de Lyon (1). Les agents royaux traitaient toujours le Lyonnais en pays conquis. L'archevêque et le Chapitre se joignirent au pape une communication solennelle du traité du 30 décembre. Dans les conditions où s'était tenue l'assemblée du 30 décembre, il n'est pas supposable que tout ce qui s'y était passé ne fût parvenu, dès le lendemain, à la connaissance du Chapitre. (1) En 1305, Philippe le Bel se trouve à Lyon, le 8 novembre et les jours suivants ; les 10, 14 et 20 décembre. En 1306, 2 et 3 janvier, il est encore à Lyon (Historiens de Fr. T. XXI, p. 446.) Le roi assiste au couronnement de Clément V (Historiens de France, t. XXI, p. 26 ; t. XXII, p. 396.) Pendant les fêtes du couronnement « Le pape à Saint-Just estot, « Le roy à Saint-Jehan se tint. Le poète auquel nous empruntons ces deux vers (Historiens de France, t. XXII , p. 112-113, chronique rimée attribuée à Geffroi de Paris, V. 2363-2363) nous donne de curieux détails sur la présence des Gascons de la suite du pape dans Lyon. Les Lyonnais viennent se plaindre à leur archevêque de ces pillards et celui-ci leur mande que « soient armés et jor « et nuit » (V. 2434) et tombent sans scrupule aucun sur ces mauvaises gens. Suit une querelle entre les Lyonnais et les Gascons. Le pape rap- pelle à son secours Philippe le Bel qui déjà s'en retournait et « . . . pour en France venir » avait pris le chemin d'Anse (V. 2536 et suiv.) Phi- lippe le Bel, d'après le chroniqueur, n'obtint rien de l'archevêque et quitta bientôt Lyon, Clément V s'en éloignant aussi.