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22                  LE PALAIS ?AINT-PIERRE.

   De même que la plupart des établissements religieux,
l'abbaye de Saint-Pierre fut déclarée bien national et vouée
à l'aliénation. Mais, heureusement, il se rencontra alors
des hommes de goût que n'aveuglait pas la passion révo-
lutionnaire et des administrateurs habiles qui résistèrent
aux sollicitations des démolisseurs, et ne se laissèrent pas
séduire par la valeur énorme de l'emplacement occupé
par ce palais, au centre du quartier le plus commerçant
de la ville ; ils parvinrent à sauver le palais.
   Le 10 novembre 4795, Poulain-Grandpré, représentant
du peuple, commissaire du gouvernement dans plusieurs
départements, prit un arrêté par lequel ce palais fut con-
sacré à divers services publics et, notamment l'École de
dessin et à la Bourse ; néanmoins, et malgré cette destina-
tion utile, on provoquait encore sans cesse sa mise en
vente et sa démolition. Mais survint le gouvernement
réparateur du premier consul, qui prit, le 23 germinal
an x, un arrêté par lequel on écarta définitivement les
démolisseurs et on assura la conservation du monument,
en l'affectant à des services publics. Son administration
fut confiée, en même temps, à la municipalité de Lyon,
sous la surveillance du préfet du département.
   En même temps, le préfet du Ehône, en exécution de
l'arrêté du premier consul, prit, le 20 juillet 1802, une
 série de mesures pour l'utilisation de ce palais.

toire; — mais Carnot était un grand général, un soldat, un honnête
homme- Il a sauvé la France . . . . Eux qu'ont-ils fait ? Quel compte
ils auront à rendre un jour ! La France leur répétera, un jour, ces
mots célèbres « Varre, redde mihi legiones ! ! ! La sévérité de mes
paroles choquera peut-être plus d'un de mes lecteurs, — mais tout
véritable ami de son pays, de l'art et du vrai progrès n'est-il pas
indigné de la perte de tant de chefs-d'œuvre détruits parles révolu-
tionnaires qui se disent être du peuple et ce sont surtout les œuvres
des enfants du peuple qu'ils ont détruites.