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LE PALAIS SAINT-PIERKE. 21 révolutions, p o u r aboutir nécessairement au crime et au s a n g , celle de 1789 fut suivie des h o r r e u r s de 1792 et 1 7 9 3 . Stupide et a v e u g l e , celle-ci se r u a , avec ses h a i n e s et ses colères, sur l ' a b b a y e de Saint-Pierre, et elle ne m a n q u a p a s d e p o r t e r s a m a i n s a n g l a n t e sur tous les m o - n u m e n t s et les objets d'art qui remplissaient ce splendide palais (1). fl) Est-il rien de plus stupide que la destruction des objets d'art par les faiseurs de révolutions? Ces énergumènes croient-ils donc qu'ils effacent l'histoire en brisant un monument qui rappelle une de ses époques ? Qu'ils sachent bien qu'à côté des ruines qu'ils font, ils élèvent un pilori sur lequel l'histoire cloue leurs noms, — et que ces noms seront couverts d'un éternel mépris. Est-ce que jamais un Français oublira celui de cet homme qui dans son orgueil se dit « le peintre d'Ornans » et qui a déboulonné la colonne glorieuse de la Grande Armée, aux applaudissements frénétiques des Prussiens qui n'avaient pas osé la renverser? Est-ce qu'à Lyon, chacun ne répète pas le nom de tous ceux qui ont renversé la statue équestre, située sur le square de Perrache, — œuvre médiocre, il est vrai, mais qui était un monument historique et une propriété privée ? A ce double titre, il leur était défendu d'y toucher. Il est donc de toute urgence, si nous ne voulons plus être la risée de toutes les nations, d'apprendre aux enfants, dans les écoles, le respect de tous les objets d'art quels qu'ils soient, — et de les consi- dérer comme une partie de notre richesse nationale, placée sous la sauvegarde de tous. — N'a-t-on pas voulu, non plus, après le 4 septembre, détruire et briser la magnifique statue équestre de Louis XIV, sur la place Belle- cour, « chef-d'œuvre du citoyen Lemot, ouvrier lyonnais » et il ne s'en est fallu que d'une voix dans le Conseil municipal élu que cet acte de stupide vandalisme ne fût commis ! Mais ces élus du peuple savaient-ils seulement que Louis XIV avait conquis l'Alsace et la Lorraine que la République de 1870 n'a pas su conserver à la France.... parce qu'alors des avocats sans causes, des médecins sans malades, des apothicaires sans clients s'érigeant en généraux, en stra- tégistes, croyaient qu'ils sauraient, comme Carnot. organiser la vie-