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BIBLIOG%AcPHIE.
CALENDAU, poème provençal, par MISTRAL , avec la traduction
en regard.
La Revue du Lyonnais est pleine de sympathie pour toutes
les gloires nobles et pures. C'est pourquoi je m'empresse de lui
dire que je viens d'admirer une magnifique et royale fleur,
éclose au beau soleil de la Provence, dont elle a le rayonnement,
le vif éclat, la richesse d'élite, avec cette antre auréole que
donnent le patriotisme et le génie.
Cette fleur splendide a un lien fraternel avec une adorable
rose blanche, toute parfumée de charme et d'amour, qu'on ap-
' pelle Mireille. Mireille ! ce nom évoque les souvenirs délicieux
de cette ravissante idylle, d'une grâce exceptionnelle, couronnée
par l'Académie française et par l'admiration des connaisseurs les
plus distingués et les plus délicats. Eh bien ! la douce Mireille,
si jolie, si aimante, si ingénue et si malheureuse dans sa fin
prématurée, a pour compagnon de gloire un vaillant héros du
nom de Calendal. «
* C'est une œuvre très-brillante aussi que cet autre poème de
l'illustre barde de la Provence. Quel souffle mâle et fier, quelle
puissante vibration, quel courant large et vraiment épique pas-
sent dans ces pages, dans ces tableaux dont le vigoureux coloris
est d'une originale et magique beauté, dont la touche est ample,
virile et gracieuse à la fois !
Mistral peint en amant cette belle Provence, toute fière de
son poète et des lauriers dont il la couronne. On sent qu'il a un
véritable culte pour sa patrie. Que dis-je ? on le voit clairement,
à chaque vers, à chaque aspiration du célèbre félibre. Avec
amour, il fait hommage à sa terre natale de ses labeurs, de son
tuth, de ses accents, en un mot d'une symphonie qui doit la
bercer avec délices dans son légitime orgueil de mère.
Le poème de Calendal commence admirablement, poursecon-