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BIBLIOGRAPHIE. 385 tinucr et finir de même. C'est d'abord une belle invocation à l'âme de la Provence, dont voici la dernière strophe : Amo de longo renadivo Amo jouiouso etfièroe vivo Qu'endihes dins loti brut doù Rose et doù Rousau ! Amo di séuvo armouniouso E di calanco souleiouso De la patrio amo piouso, T'apelle ! encarno-te dins mi vers prouvençau ! « Ame éternellement renaissante, âme joyeuse et fière et « vive, qui hennis dans le bruit du Rhône et de son vent ! âme « des bois pleins d'harmonie et des calanques pleines de soleil, « de la patrie âme pieuse, je t'appelle ! incarne-toi dans mes « vers provençaux I » 0 Mistral, comme vous êtes exaucé I le Génie de la terre des troubadours est en vous mille fois ; il vous inspire, il vous anime, il vous fait triompher dans cette langue imagée et pitto- resque, dont vous connaissez tous les secrets mélodieux. Le héros du poème en question est un beau jeune homme, pê- cheur de Cassis, ville sur la Méditerranée. Un de ses aïeux était consul, et sou père, qui ne manque pas de savoir et d'expérien- ce^ a été nommé prud'homme. Ce dernier lui disait souvent : — « Sicgues umble emé l'umble e mai fier que lou fier ! » « Sois humb'e avec les humbles et plus fier que les fiers ! »— Ce qui est tout simplement sublime. — Calendal a certes profité des leçons paternelles. Il est plein de courage, d'intelligence et de cœur. Son âme est toute dévouée à une blonde amie qu'il adore et. dont il a fait la découverte au sommet du mont Gibal, où elle habite, dans une grotte. Cette idéale et charmante jeune femme passe, aux alentours, pour la fée Eslérelle, un être fantastique, ainsi nommé à cause du mont Estérel, que l'imagination populaire croit hanté par ce mystérieux et légendaire personnage. Mais faisons un peu connaissance avec les deux beaux amou- 2b