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LES BEAUX-ARTS A LYON. 337 L'Italie! ah! que Bonnefond avait raison d'en parler ' souvent à ses élèves ! Quelle reconnaissance l'art lyonnais ne doit-il pas à l'art italien ! Depuis la renaissance des beaux-arts n'est-ce pas sous l'influence de l'Italie que se sont formés et sont devenus illustres les artistes lyonnais dont nous avons parlé ? N'en [est-il pas résulté une sorte d'affinité entre les arts des deux pays? Le pourrait-on nier en présence de cette étonnante compréhension de l'art chrétien primitif italien par un artiste lyonnais? Dans un siècle matériel comme le nôtre, il s'est ren- contré une âme assez pure, assez profondément religieuse pour pouvoir se mettre en communication avec les maîtres du grand art chrétien du quatorzième et du quinzième siècles ; il a paru un peintre qui s'est dirigé d'après les mômes principes, et dont le dessin ascétique et le symbo- lisme vigoureux sont puisés aux mêmes sources ; et c'est un enfant de la cité française éminemment catholique, c'est un Lyonnais. Nous n'avons pas à nous prononcer sur la rénovation tentée par Orsel dans la peinture murale ; l'avenir seul dira quelle est la place de notre compatriote dans l'histoire de l'art. Nous constatons seulement cette réforme et l'appa- rition de ce talent chaste, sobre, élevé, d'une délicatesse virginale qui, pendant seize années, a écrit sur les murs de tin vœu : ce serait qu'elle créât un fonds de réserve destiné à aider dans'le complément de leurs études les élèves les plus remarquables de l'école. Il arrive souvent que le manque de fortune impose à l'ar- tiste des sacrifices qui détruisent sa santé ou l'empêchent de satis- faire au désir d'un séjour indispensable à Paris ou à Rome. C'est aux amis des arts qu'il appartient de soutenir et d'encourager le talent ; et si, en outre de leur souscription annuelle de 50 francs, on deman- dait aux sociétaires un don libre chaque année destiné. à ce fonds de réserve, nul doute qu'on obtiendrait une somme satisfaisante et pou- vant rendre de grands services.