Revue du Lyonnais » série 3 - n°14 ( 1872 ) » pp.315

             ÉTUDE SUR LA GENÈSE DES PATOIS

                             ET   SPÉCIALEMENT




DU ROMAN OU PATOIS LYONNAIS
                                  suivi D'UN


          ESSAI COMPARATIF DE PROSE ET PROSOTHK ROMANES


                                   (FIN (*)




                                     X

                      GR/ECO-ROMAN.

   Vers l'an 500 avant l'ère chrétienne, une colonie grec-
que, venue de la Phocide, prenait terre sur la côte méri-
dionale de la Gaule, et y fondait ou transformait au vent
de la civilisation orientale une ville qui changeait ou
modifiait son nom en celui de Massilie (1). Puis, remon-
tant le Rhône, un nouvel essaim, parti de la colonie ou de
la mère-patrie, s'arrêtait au confluent de la Saône et du
Rhône ; et là, en. contact, d'une part avec la nationalité
celtique, de l'autre avec des trafiquants Germains, Ibères
et Etrusques, y fondaient un comptoir, où venaient, à cer-
taines époques de l'année, dresser leurs tentes, les repré-
sentants des 24 nations qui devaient plus tard élever un
temple à Auguste, au milieu des lagunes d'Aisnay, ber-
ceau primitif de la splendide ville qui, sous le nom de
Lugdunum, devait plus tard couvrir de ses maisons éta-


  (*) Voir les précédentes livraisons.
   (1) Massilia ou Massalia, du celte mas, maison, hameau, et, par exten-
sion, ville, et du génitif grec altos, de mer, ville maritime, le grand
port.