page suivante »
UN AMOUR MALHEUREUX. 303 Mon père qui toujours était mon défenseur, De sang-froid, maintenant... il me brise le cœur. Mais ne suis-je donc plus sa chère et tendre fille ? S'il est ainsi, je vais me faire une famille ; A Raimond je dirai : Je te donne ma foi ; Tu m'aimes, tu l'as dit ; je me confie à toi ; Emmènes-moi, prends-moi ; conduis-moi dans un cloître , L'amour que j'ai pour toi, je le sentirai croître. Si tu savais, Raimond, jusqu'où va mon amour ! Je vais prier pour toi jusqu'à mon dernier jour. Quel bonheur, en ton nom, de coucher sur la'pierre ! Croyez-vous que Raimond rejette ma prière ? Qui? lui? que j'ai connu toujours si généreux? Oh ! qu'on est méfiant quand on est malheureux ! SCÈNE VIII. BËRTHE , RAIMOND. [Costume élégant). BEUTHK. Ah ! RAIMOND. Berthe ! BEUTHE. Quel effroi ! RAIMOND. C'est moi, ma bien-aimée. Oh ! combien de bonheur à mon âme charmée ! • BERTHE. Mais quel déguisement ? D'où venez-vous, Raimond ? L'or est sur ses habits, l'orgueil est sur son front; Je ne le connais plus... Parlez-moi, car je tremble. KAIM0ND. Ne m'avez-vous pas dit que nous partions ensemble ? Berthe, soyez fidèle à ce serment sacré. Me voici, l'heure sonne et tout est préparé.