Revue du Lyonnais » série 3 - n°14 ( 1872 ) » pp.297

                       UN AMOUR MA1HEUREUS.                 2reux désespoir.
Au vieux et fier baron je dirai tout ce soir.
J'irai; je lui ferai l'aveu de ma tendresse.
Raimond! qu'à notre amour sa bonté s'intéresse!
Mais, que dis-je? Raimond va venir en ces lieux.
Dès ce soir il veut fuir un hymen odieux.
Oh! je veux lui parler, le retenir, peut-être...
Du moins lui dire adieu... Mais, s'il vient à paraître...
Richard est là. Que faire? Oh! quel affreux souci !
Richard, me suivez-vous ?
                             RICHARD.

                               Qui ? moi? je reste ici.
                              BERTHE.
Vous restez ?
                             RICHARD.
                Oui.
                             BERTHE.

                       Pourquoi ?
                             RICHARD.

                               Pourquoi? Mais pour attendre.
                              BERTHE.

Ce peu d'empressement a lieu de me surprendre.
Mon père, vous savez, désire de vous voir....
                             RICHARD.

J'attends ici quelqu'un qui doit venir ce soir.
                              BERTHE.

Ce soir ? ici? quelqu'un? Et qui donc? à quelle heure?
                             RICHARD.

Vous tentez le faucon avec un mauvais leurre;
L'oiseau ne viendra pas, fût-il un épervier.
Je le dirai, pourtant. . j'attends un cavalier.