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ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. 153 (deous) a fait le monosyllabeDiou, etDieu ; brachius, bras ; manus, man ; panis, pan ; famés, fam ; canis, can ; campus camp et c h a m p ; pulsus, pouls; dulcis, doux; collum, cou, etc. Puis vient la différence dans le mode de phonation des diphthongues et des voyelles, suivant le génie des dialectes et des peuples,ainsi que le changement dans les désinences. Nous venons de voir en traitant du gascon que l'o dorai- naitdansles dialectes du Midi, ce qui les fait désigner sous le nom générique de langue d'o. Par contre, les dialectes du Nord se distinguent par la prononciation dure de l'a et de l'i ; le premier assez souvent changé en ê, et le second en aï; (1) ce qui leur a fait donner le nom de langue d'oïl, qu'il ne faudrait pas prononcer, comme nous le faisons, oïl, mais comme on prononce en Picardie, véritable ber- ceau de la langue française, moi, toi, le roi, la loi, moai, toai, le roai, la loai. Ainsi se prononçait dans ie principe la diphthongue affirmative, oui, ouai, dont la prononcia- tion figurée se retrouve conservée dans l'interjection, ouais ! Quant au pronom précédant le verbe, ainsi qu'à l'article précédant le substantif, la différence n'est pas aussi grande qu'il semble au premier abord. C'est tout simplement une antéversion, où l'on fait figurer en tête ce que le latin place à la fin, amo, am as, am at, jamo, t'ame, al ame; am amus, am atis, am ant, nos amons, vos amôs, is amont. Même changement pour le substantif, hom o, hom inis, hom ini, lo ou l'hom, de lo on de l'hom, à lo ou à l'hom, hom ines, hom inoum, hom inibous, hom les ou les homs, de los ou dous noms, à los, ous homs. (1) Les Celtes retiendraient-ils cette prononciation de leur origine arienne? ce qu'il y a de curieux, c'est qu'on le retrouve également cliez les Grecs auxquels on assigne la même origine ainsi : Gai douro pnilcitis. Me- gaspihôn, en grec moderne, étaient prononcés par les anciens Hellènes, (ja'u'ouropnêkètès, Meguspêlaion. H